La salsa cubaine, elle-même renommée ainsi par les Américains, s’appelait « casino » initialement. C’est une danse de couple qui a évolué à Cuba et a conquis le monde entier.
Elle se distingue par sa musique, ses pas, ses passes (ou figures), sa spontanéité et ses jeux en rueda de casino (en ronde).
Chaque passe a un nom et beaucoup d’entre elles ont une signification, très peu enseignée en école de danse. Réparons ici ce manque qui donne en réalité encore plus de sens à cette super danse et à son jeu entre leader/follower, le plus souvent homme/femme.
À savoir qu’il existe parfois plusieurs explications de la signification d’une passe ou figure. Nous vous en livrerons une ou deux.
Dile que no : dis-lui que non
C’est un mouvement de base essentiel qui permet le plus souvent de passer de la position fermée à ouverte.
On dit que le le « non » ou « no » est sur le 4ème temps, di (1) le (2) que (3) no (4), et que c’est à cet instant que le ou la follower pose son poids sur sa jambe droite, voire tourne la tête dans le sens opposé du leader pour marquer ce « non », comme pour le narguer. La direction qui n’est pas vers le leader peut également contribuer à marquer un « non ».
Autre explication : Pedrito, un danseur cubain haut en couleur, lorsqu’il faisait passer la danseuse, dodelinait de la tête simulant un « non ».
Setenta : soixante-dix 70
Il se dit que cette figure classique de la salsa est issue de la décennie 70, durant laquelle elle a été très pratiquée.
Vacilala : mater
En cubain « vacilar » c’est mater (mater une femme en l’occurrence), et donc, lorsque la femme exécute son tour, elle jette un petit regard sur le temps 3-4, puis finis son déplacement pour retrouver l’épaule droite de l’homme, et l’homme quant à lui matte littéralement la femme, la toise, voire parfois à Cuba lui glisse un petit mot, comme « hey pichina » (ma chérie, ma puce).
Le vacilala est l’exemple parfait de ce qu’il manque dans les écoles de danse en termes d’apprentissage de la signification des termes ET surtout du sens artistique inclus dans le mouvement. Il y a un véritable jeu entre les partenaires.
Guapea : flamber
Nous vous avons expliqué l’histoire du guapea (appelé dile que si dans de nombreuses écoles de danse) dans cet article : tout savoir sur le guapea et sa signification.
En résumé, ce n’est pas qu’un pas de transition en attendant de déclencher une passe. Bien au contraire le guapea est un moment durant lequel l’homme, le leader le plus souvent, va frimer, flamber, se la raconter, pour impressionner sa danseuse. Cela a également un lien avec « guapo » (beau), puisque l’homme va se mettre en valeur en frimant et donc avec l’objectif d’être beau, séduire.
Sombrero = chapeau
La passe du sombrero est ce chapeau emblématique espagnol, mexicain, et qui est évoqué à la fin de la figure en coiffant d’un chapeau l’homme et la femme, le leader et le follower, avant d’exécuter le dile que no.
Baslero : conducteur de radeau
En espagnol, cela signifie « batelier » et cette figure évoque justement le mouvement de ramer d’un batelier.
Candado : cadenas
À l’image d’un cadenas, ces figures (il existe différents types de cadenas) sont très sympas à réaliser et illustrent bien le principe du cadenas, avec des verrouillages et déverrouillages des bras.
Adios : au revoir
C’est un mouvement souvent utilisé en rueda de casino, pour dire « au revoir » à la partenaire actuelle avant de passer à la suivante.
Cela peut être utilsié en soirée salsa en restant simplement avec sa partenaire.
C’est un mouvement de clôture ou de départ.
Il existe 3 adios majeures :
- Adios
- Adios con hermana
- Adios con la familia
Coca-Cola
Ce mouvement évoquerait le tourbillon d’une boisson gazeuse. Dans cette figure le follower effectue plusieurs déplacements circulaires.
El dedo : le doigt
El dedo, comprenez « le doigt », est une passer qui peut tout simplement être intégralement réalisée avec un doigt.
Elle se compose de la sorte : vacilala (main droite / main droite), enchufa (main droite / main droite), tour garçon sur sa droite sous les bras, enchufala, tour garçon avec changement de connexion dans le dos (droite, gauche, puis droite. En option), puis dilequeno.
Exhibela : montre-la
Vient de l’espagnol « exhibir », signifiant « montrer » ou « exhiber ».
Ici c’est la danseuse qui se montre, le follower est mis en valeur aux yeux des autres par exemple.
Dame : donne-moi
Mais donne-moi quoi ? En l’occurrence « qui », la partenaire suivante.
Le dame est un classique utilisé en rueda de casino pour changer simplement de partenaire. Le leader va chercher la follower suivante.
Dame dos : donne-moi la deuxième
Le follower va chercher la follower après la partenaire suivante (celle qu’il aurait récupérée sur un dame). Il va donc plus loin dans la rueda.
La rosa : la rose
Dans cette figure, la danseuse tourne en formant des mouvements circulaires gracieux, évoquant ainsi la forme d’une rose.
Besito : petit baiser
Pour réaliser cette figure, il faut être proche, cela évoque l’intimité et la proximité et durant celle-ci un petit mouvement peut être inclus pour simuler le dépôt d’un baiser rapide, avant de continuer à danser le reste de la figure.
Tornillo : vis
Cette figure de salsa cubaine évoque le mouvement d’un vissage de vis.
Le danseur tourne en effet sur lui-même en maintenant la danseuse en place, comme s’il se vissait dans le sol.
Conclusion
Ces figures et mouvements de la salsa cubaine ne sont qu’une introduction aux nombreuses variations et styles présents dans cette danse dynamique et sociale.
Chaque nom de passe reflète souvent une caractéristique ou un geste particuliers, enrichissant ainsi le vocabulaire de danse et permettant aux danseurs de communiquer et de s’exprimer à travers leurs mouvements.